Plonger dans le Vide pour mieux renaître

Chronique personnelle de Claire Eggermont

Pour les peuples amérindiens, la Roue de médecine est un symbole central, représentation de l’univers, incluant dans un cercle sans début ni fin les quatre points cardinaux, mais aussi les quatre phases de la lune, les quatre éléments, les quatre grands âges de la vie, les quatre énergies primordiales de la création. Elle désigne le cycle naturel par lequel tout évolue, naissant dans l’énergie de l’Est ou du printemps, exprimant son plein potentiel dans l’énergie du Sud ou de l’été, déclinant à l’Ouest, comme les feuilles tombent à l’automne, et retournant dans le vide de l’énergie du Nord, dans un repos annonciateur de renaissance…

Tout au long de notre vie, nous passons plusieurs fois par ces différentes directions, et si nous laissions faire ce processus naturel et intelligent agissant en nous, chacun de nos projets, chacun des grands chapitres du livre de nos vies, passerait par ces quatre stades de développement et servirait une évolution véritablement créative.

Or, il est une direction qu’au sein de notre monde moderne nous avons bien du mal à accepter et à traverser : le Nord, ce vide que nous semblons fuir à tout prix, lui préférant l’hyperactivité qui nous dédouane d’un face-à-face avec nous-mêmes parfois effrayant, souvent inconfortable…

Pourtant, après avoir achevé un projet, quitté un travail ou clôturé une relation, nous aurions grand mérite à prendre un temps d’arrêt, à tirer les leçons de l’expérience vécue, à laisser infuser en nous sagesse et compréhension, et à puiser au sein de l’infini des possibles de nouveaux rêves. Car, comme la physique quantique le confirme aujourd’hui, le vide n’est pas vide. Il est plein d’énergie et de potentialité. A nous d’oser nous y baigner, nous dissoudre dans ce grand inconnu et en extraire ce qui est le plus juste pour nous, en accord avec nos désirs profonds. De cette phase de repos et d’inspiration, tout doucement apparaitra dans la clarté de notre esprit et dans le creuset de notre ventre, le germe d’un nouveau projet. Nous pourrons alors le couver en toute confiance car un jour viendra à coup sûr le temps de la remise en mouvement.

Après de multiples épreuves accumulées, il m’a semblé passer trois ans de ma vie dans l’énergie du Nord. Je ressentais que tous mes anciens schémas et modes de fonctionnement étaient en totale déconstruction et que toutes les sphères de ma vie étaient remises en question. Pour la première fois, je n’avais plus aucune idée de ce vers quoi je souhaitais me diriger et je souffrais d’une profonde fatigue. J’ai lutté contre le vent du Nord souhaitant ardemment retrouver ma vivacité, mon « utilité », une activité, une relation, un lieu de vie stables et, à travers eux, une sécurité. Mais il m’a fallu accepter de complètement lâcher-prise et de faire confiance au vide, à l’inconnu, à mon étoile, me dénuder entièrement de mes anciens vêtements, avant de sentir enfin le souffle de l’Est réanimer mon cœur et me ré-ouvrir au monde, régénérée, réajustée, nouvelle…

Plutôt que de courir de projet en projet, d’activité en activité, de relation en relation, puissions-nous avoir la patience de laisser l’esprit du Nord réaiguiller notre chemin de vie et nous donner le cap vers la construction d’un monde plus équilibré, plus harmonieux, plus respectueux de chacun et du grand Tout.

Pour découvrir le Nord plus en profondeur, ainsi que les autres directions de la Roue de médecine: je vous invite à découvrir les enseignements de sagesse amérindienne de Bhakti: sur mon blog ou sur:
www.natureetconscience.com

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *