LA QUANTIQUE AU QUOTIDIEN – “Qu’en dit-elle Claire?”
En expérimentant divers états expansés de conscience à travers la méditation, le rêve éveillé ou encore le voyage chamanique, j’ai ouvert les yeux sur l’invisible et découvert que le vide était bel et bien empli d’informations et que dans le champ résidait la mémoire du monde. Que de rêves surprenants sont ensuite venus me réveiller en pleine nuit, alors que j’accédai à des événements réels se passant au même moment à l’autre bout de la terre, ou encore à des scènes historiques que je pouvais décrire avec une précision déroutante….
Désireuse de lever le voile de mon inconscient sur certaines facettes de mon histoire personnelle, et curieuse d’en apprendre davantage sur la nature de notre monde, un élan d’exploratrice à l’assaut du grand vide s’anima en moi. Fâcheuse tendance de notre monde à en vouloir « toujours plus », à un moment donné, je fus littéralement saturée d’informations ! Déjà qu’au quotidien, dans notre réalité « visible », le monde nous bombarde d’infos en tous sens , voilà qu’en plus mes « antennes » s’étaient ouvertes à des tas d’autres données, invisibles aux yeux du plus grand nombre, mais qui à moi me rendaient la vie dure. Je finis par réaliser que ce trop-plein d’informations, puisse-t-il répondre à ma curiosité intellectuelle ou à mon « ego spirituel », était contraire à mon équilibre.
Et puis, un beau jour, j’ai interviewé le Pr Marc Henry et son regard sur le vide m’enchanta. « La physique quantique nous dit que l’information est au centre de tout, commença-t-il à m’expliquer. Et la thermodynamique ajoute que plus le niveau d’informations est élevé, plus l’organisme se déstructure. Il n’y a qu’à voir la molécule d’eau, si elle est saturée d’infos, c’est le chaos ! » Là, il commença à réellement titiller mon attention. Que voulait-il dire ? L’information n’était-elle pas synonyme d’intelligence, de conscience ? Non. D’après ses recherches, un organisme harmonieux stocke très peu d’informations. «Tout ce qui s’est passé depuis que l’univers existe est inscrit dans le vide. C’est une énorme masse d’infos qui peut nous polluer et nous faire souffrir, poursuivit-il. Notre eau corporelle est chargée de faire monter à notre conscience les infos dont nous avons besoin pour évoluer. Quand nous en avons pris conscience, nous n’en avons plus besoin. L’idéal est ensuite de les restituer à leur vraie place : dans le vide !» Le professeur insista sur le fait que notre eau est une véritable éponge. Elle stocke de l’info comme on stocke des graisses. Et si nous avons une mauvaise hygiène de vie (aussi bien alimentaire, qu’émotionnelle ou intellectuelle), notre eau passera tout son temps à évacuer nos toxines. Dès lors, elle ne pourra plus faire un bon travail de gestion de l’information.
Le partage de Marc Henry a véritablement changé mon regard sur la conscience. Selon lui, plus nous sommes capables de nous laisser traverser par les informations sans les stocker, plus notre niveau de conscience s’élève, et plus nous approchons cet état de paix et de vacuité connu des grands sages… Depuis mon partage avec lui, j’ai décidé de faire du vide un allié au quotidien. Chaque jour, quelque soit les événements dont je suis témoin, quand j’écoute les actualités ou que je rencontre des amis qui me partagent leurs soucis, je veille à rester centrée et à accueillir l’information sans la retenir dans mon propre champ. Chaque soir, avant de m’endormir, je visualise que toutes les infos que j’ai reçues dans la journée retournent dans le vaste champ du point zéro. Et je peux d’ores et déjà témoigner des bienfaits de cette attitude qui m’aide à assumer mes fonctions journalistiques et ma vie sociale tout en gardant l’esprit clair et le cœur léger.
« Notre société fait tout pour combler le vide, m’a dit Marc Henry pour finir. Tous ces sons, images et objets autour de nous nous inondent d’informations et nous rendent malades. Sans parler des gigabits d’internet que notre eau télécharge sans que l’on s’en rende compte. Souvenez-vous : partout où vous faites du vide, vous vous faites du bien. Le vide est un lieu de ressourcement et c’est l’élément créateur car il contient tout. Lui faire de la place permet de communiquer avec lui et de générer plus d’harmonie en nous et autour de nous. » Ses mots m’ont rappelé les règles du feng-shui. Pour les adeptes de cet art ancestral chinois, trop d’encombrement dans nos maisons entrave la circulation du Qi et embrume l’esprit. Aussi, selon Dominique Loreau, spécialiste du sujet, le souvenir rattaché à certains objets nous immobiliserait dans le passé et nous empêcherait d’évoluer dans le présent. Mais selon elle, au-delà de nos placards, étagères et garde-robes, ce que l’on doit surtout vider, c’est notre emploi du temps. Méditer, ne faire qu’une chose à la fois, s’octroyer des pauses, couper le téléphone, se balader en nature, être au calme et respirer avant de s’endormir seraient autant d’atouts pour permettre au Vide de nous alléger et de nous inspirer.
Chronique parue dans Kaizen, Hors-série n°10, Numéro spécial sur Le Souffle Quantique